"Je pense donc je suis" Cette citation bien connue de Descartes signifie que nous ne pouvons être certain de notre existence que parce que nous pensons. Cette phrase m'a amenée à la réflexion "Mais le nouveau-né, lui, ne pense pas !"
En effet, à sa naissance, l'enfant n'a en gros que son instinct, ses sens, ses émotions et ses "attentes". La question même des émotions chez un nouveau-né est complexe. Il n'est pas encore capable de mener une réflexion ni d'avoir une pensée au sens où nous l'entendons adulte. Et pourtant, je pense qu'on peut affirmer qu'il ne remet pas son existence en question.
Pourtant, nous sommes dans une société qui place la pensée avant tout. Tout doit être réfléchi, expliqué, contrôlé. Même ce qui ne peut pas l'être, même les nourrissons à qui nous prêtons des intentions bien au-delà de leurs capacités cognitives, à qui nous demandons même déjà d'être des êtres de réflexion ! (Ce qui donne des "Il te manipule" à 8 mois, ou "Mets-le au coin pour le faire réfléchir" à 18 mois)
Nous nous rêvons êtres de raison, mais nous ne le sommes pas tant. Il a été prouvé que nous ne savons généralement pas ce qui nous amène à faire une action, à prendre une décision. Nous ne faisons que chercher après coup une justification raisonnable à une impulsion dont nous n'avons pas conscience. Nous n'en connaissons donc pas vraiment les tenants et les aboutissants.
Ça voudrait donc dire que nous sommes pas si raisonnables, si réfléchis. Notre inconscient joue la majeure partie de notre vie, il nous pousse ça et là à faire nos choix.
Mais ça veut dire aussi que nous n'avons pas besoin de tout expliquer. Nous pouvons aussi parfois lâcher et juste écouter ce que nous nous disons à nous-même, par le biais de nos émotions ou de nos maux. Et aussi que nous pouvons nous faire confiance. Confiance pour savoir quelles sont nos limites, peu importe qu'on les trouve raisonnables ou non. Pour savoir si son enfant va bien ou non. Pour accoucher. Etc. ...
Je ressens, donc je suis.
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